Présentation par The Canadian Lung Association/L’Association pulmonaire du Canada Consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances de la Chambre des communes Août 2011 Résumé Recommandation principale L’Association pulmonaire du Canada recommande que le gouvernement fédéral continue de soutenir les mesures visant à réduire le lourd fardeau des maladies respiratoires au moyen d’un investissement triennal renouvelé de 19,23 millions de dollars consacré au Cadre de travail national sur la santé pulmonaire. L’appui continu à l’égard du premier plan d’action intégral du Canada sur la santé pulmonaire comporterait des investissements dans les secteurs importants suivants: • Accélérer le partage des pratiques exemplaires afin d’améliorer le diagnostic et le traitement des maladies respiratoires; • Accélérer le dépistage précoce des maladies pulmonaires, dont l’asthme, le cancer du poumon, l’apnée du sommeil, la tuberculose et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC); • Appuyer les mesures prises relativement à la qualité de l’air afin de réduire l’exposition extérieure et intérieure des Canadiens aux polluants dangereux; • Réduire le taux de tabagisme de façon considérable au sein des populations à risque, y compris les jeunes et les Premières nations, et les collectivités inuites et métisses. Effets sur la santé et sur l’économie Les mesures prises relativement à chacun des secteurs clés suivants auront un effet considérable sur la santé des sixmillions de Canadiens souffrant d’une maladie pulmonaire et permettront à l’économie canadienne de réaliser des économies importantes: • La MPOC, dont la bronchite chronique et l’emphysème, est actuellement la cause principale des hospitalisations au Canada, coûtant près de 4milliards de dollars par année; les nouvelles pratiques exemplaires mettant l’accent sur la prise en charge personnelle ont permis de réduire de 38% les coûts associés au traitement. • L’asthme coûte plus de 2 milliards de dollars par année et est la cause principale des traitements d’urgence chez les enfants. Une pratique exemplaire importante, le Primary Care Asthma Program de l’Ontario, a permis de réduire de plus de 45% les visites à l’urgence et les autres visites médicales non prévues. • Le cancer du poumon tue plus de Canadiens chaque année que les cancers du sein, du côlon et de la prostate réunis, et coûte plus de 6milliards de dollars par année; les améliorations apportées à la tomographie par ordinateur favorisent le diagnostic précoce et font accroître les taux de survie. • L’apnée du sommeil entraîne la perte de sommeil chronique, la détérioration de la santé et la perte de productivité; unCanadien sur quatre est à risque, mais moins de 15% des cas sont diagnostiqués à l’heure actuelle. Un diagnostic et un traitement efficaces soulageront les effets de la maladie, permettant ainsi aux malades de reprendre une vie normale. Sans la prise de mesures continues à l’égard de la santé respiratoire, on s’attend à ce que le fardeau économique des maladies respiratoires augmente de façon constante, passant de 15 milliards de dollars par année à plus de 27 milliards de dollars par année en 2030, et ce, seulement pour les frais liés à l’asthme, au cancer du poumon et à la MPOC. Le renouvellement de l’appui envers le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire contribuera à freiner cette augmentation et à permettre aux Canadiens de continuer à travailler, au profit de l’économie canadienne: • Réduction de la pression sur les budgets fédéraux, directement en diminuant les coûts des soins offerts aux Premières nations et indirectement en diminuant les coûts provinciaux relatifs aux soins pulmonaires. • Amélioration de la productivité, puisque la maladie pulmonaire est la cause principale de la détérioration du rendement au travail et de la perte de productivité causée par l’invalidité de courte durée. • Augmentation des recettes fiscales, contribuant ainsi à la réduction du déficit, puisque les Canadiens souffrant d’une maladie pulmonaire travaillent et vivent plus longtemps. • Offre de nouvelles possibilités d’emploi dans les domaines de la formation, de l’éducation sur la maladie et des soins préventifs. Le réinvestissement fédéral en cours proposé en vertu du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire offre un rendement élevé des investissements ainsi que des économies sur la santé pulmonaire qui feront plus que compenser le coût, en plus d’offrir des avantages considérables sur la santé et l’économie. Le défi lié aux maladies pulmonaires Chaque jour, des milliers de Canadiens sont retirés de leur milieu de travail, de leur école et de leur maison pour se retrouver dans des cabinets de médecin, des salles d’urgence et sur des lits d’hôpital en raison de différentes maladies respiratoires: asthme, MPOC, apnée du sommeil, cancer du poumon, fibrose kystique, grippe, tuberculose, pneumonie et autres malaises. La bonne nouvelle est qu’il est possible de prévenir et de traiter bon nombre de ces maladies grâce à un diagnostic précoce et à des soins appropriés. La mauvaise nouvelle est que des millions de Canadiens continuent d’être exposés aux facteurs de risque(tabagisme, pollution atmosphérique, substances toxiques) et leur malaise pulmonaire n’est ni diagnostiqué assez tôt ni traité de façon adéquate. Par conséquent, l’incidence des maladies pulmonaires et les coûts des traitements connexes sont extrêmement élevés, entraînant ainsi un lourd fardeau sur notre santé et sur notre économie. Effets sur la santé
Au fur et à mesure que la population vieillit, on s’attend à ce que la prévalence des maladies respiratoires augmente de façon constante, entraînant ainsi une augmentation de la demande de services du système de soins de santé. Sans la prise de mesures coordonnées visant à améliorer le diagnostic et le traitement, le nombre total de personnes atteintes de la MPOC, d’asthme et du cancer du poumon augmentera de 33% à 41% au cours des 30 prochaines années. Fardeau économique
Les coûts des soins de santé augmentent plus rapidement que le produit intérieur brut (PIB), les autres secteurs de dépenses et les recettes publiques presque partout au pays, mettant la durabilité du système de soins de santé canadien dans une situation précaire. Les mesures visant à réduire le lourd fardeau économique lié à la maladie pulmonaire doivent donc être prises au cours des trois à cinqprochaines années. Réponse du Canada: le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire Pour surmonter les défis croissants que posent les maladies pulmonaires, il faut mettre en œuvre une approche exhaustive et coordonnée qui intègre les efforts de tous les principaux intervenants du système de soins de santé, c’est‑à‑dire le gouvernement, les professionnels de la santé et les patients. Depuis 2006, c’est exactement ce que fait le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire. En effet, il permet de rassembler les gouvernements et les intervenants dans le but d’élaborer le premier plan d’action national du Canada sur la santé pulmonaire. En 2009, le gouvernement fédéral a consacré 10 millions de dollars sur troisans pour réaliser ce travail et entamer la mise en œuvre du plan d’action. Coordonné par un secrétariat hautement efficace qui emploie le minimum de ressources nécessaires et qui travaille avec l’Agence de la santé publique du Canada, le Cadre a permis de réaliser des progrès importants en vue d’améliorer le diagnostic et le traitement des maladies pulmonaires. Le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire offre déjà des avantages importants aux Canadiens:
Les progrès sont déjà manifestes, mais il reste beaucoup à faire pour réduire de façon significative le lourd fardeau des maladies respiratoires sur la santé et l’économie. Le financement actuel du Cadre prend fin en mars 2012. Prochaine étape: mesures entraînant des répercussions considérables sur la santé pulmonaire Les intervenants du domaine de la santé pulmonaire demandent au gouvernement fédéral de poursuivre son engagement visant à améliorer les soins en santé pulmonaire en renouvelant son appui envers le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire en investissant 19,23 millions de dollars au cours des troisprochaines années (2012‑2015). L’investissement fera fond sur le travail exceptionnel accompli à ce jour et complètera les cotisations impayées de centaines de personnes et d’organisations intéressées. Le Cadre sollicitera également des contributions de la part de particuliers et de sociétés afin d’aider à la réalisation d’initiatives clés. La prochaine étape du plan d’action portera principalement sur le travail qui doit être effectué dans quatresecteurs clés et qui entraînera des répercussions considérables sur la santé pulmonaire des Canadiens. 1. Accélérer le partage des pratiques exemplaires Les nouvelles pratiques exemplaires en matière de diagnostic et de traitement, de conscientisation et de programmes de sensibilisation offrent de grandes possibilités d’améliorations de la prévention et du traitement des maladies pulmonaires. Les projets pilotes réalisés dans le cadre des différents travaux portant sur les principales maladies permettront de déterminer, de valider et de préparer des approches prometteuses qui pourront être reproduites partout au pays. En adoptant plus rapidement les pratiques exemplaires, on pourrait réduire la fréquence des soins d’urgence et le nombre d’hospitalisations. 2. Accélérer le dépistage précoce et le diagnostic des maladies pulmonaires Les maladies non diagnostiquées (p.ex.50% de tous les cas de MPOC et 85% des cas d’apnée du sommeil) représentent la majorité des visites à l’urgence et des hospitalisations chez les adultes. Le travail à réaliser dans ce domaine portera principalement sur le dépistage précoce des maladies pulmonaires chroniques et infectieuses en favorisant la mise en place de moyens innovateurs qui augmenteront l’utilisation des lignes directrices et des pratiques exemplaires, la mise à l’essai de programmes de formation sur la santé respiratoire et le déploiement d’efforts de sensibilisation chez les populations à risque et les organisations qui les aident. Des efforts particuliers seront déployés par l’entremise de partenariats avec les organisations des Premières nations et des Inuits afin de réduire les niveaux de tuberculose et d’autres maladies respiratoires touchant leurs collectivités. 3. Réduire l’exposition à la pollution atmosphérique extérieure et intérieure Des progrès importants ont été réalisés au cours des dernières années dans l’élaboration de systèmes nationaux visant à informer le public des dangers relatifs à la qualité de l’air (au moyen de la cote air santé) et dans la gestion des sources de pollution atmosphérique (au moyen du nouveau système de gestion de la qualité de l’air). À l’heure actuelle, il est impératif de demander aux professionnels de la santé et au public de moins s’exposer aux polluants dangereux et de diminuer les sources de ces expositions (p.ex. améliorer la qualité de l’air à l’intérieur des logements dans les réserves des Premières nations). 4. Réduire le taux de tabagisme de façon considérable au sein des populations à risque Malgré les progrès accomplis au cours des 10 dernières années en matière de sensibilisation du public quant aux dangers des produits du tabac et de réduction des taux de tabagisme, l’usage du tabac demeure la principale cause évitable des maladies et des décès au Canada. Les efforts seront concentrés sur l’élaboration d’approches innovatrices visant à réduire les taux de tabagisme chez les jeunes et l’appui envers les organisations des Premières nations, des Inuits et des Métis (au moyen de partenariats avec leur dirigeant et leurs communautés) afin de les aider à mettre en œuvre leurs propres approches efficaces adaptées à leur culture pour les aider à renoncer au tabac. Ces efforts s’ajouteront et donneront corps au travail essentiel réalisé dans le cadre de la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme, qui devrait être renouvelée à longue échéance. Avantages économiques des mesures prises en matière de santé pulmonaire Sans la prise de mesures continues en matière de santé pulmonaire, les coûts élevés attribuables aux maladies respiratoires continueront d’augmenter de façon constante. On s’attend à ce que les coûts économiques associés à l’asthme, à la MPOC et au cancer du poumon (moins de la moitié du coût total lié au traitement des maladies pulmonaires) s’élèvent à 18milliards de dollars d’ici 2020 et à 27 milliards de dollars d’ici 2030. L’appui renouvelé quant aux mesures prises en vertu du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire offre un rendement élevé des investissements ainsi que des avantages considérables sur la santé et l’économie:
Ces avantages entraîneront à leur tour d’importantes conséquences permettant de limiter la croissance des coûts du gouvernement et de réduire le déficit:
Le réinvestissement fédéral en cours proposé en vertu du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire offre un rendement élevé des investissements ainsi que des économies sur la santé pulmonaire qui feront plus que compenser le coût, en plus d’offrir des avantages considérables sur la santé et l’économie. |